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Savoir ou pas?
Les enjeux

Parfois les gènes sont les seuls responsables…

Les maladies causées par des variants dans un seul gène sont appelées monogéniques. On en recense aujourd’hui près de 6000, considérées comme rares, car elles touchent chacune moins d'un individu sur 2000. On peut entre autres citer la mucoviscidose, l’hémophilie, la myopathie de Duchenne, le syndrome de Marfan. Même si ces maladies sont rares, elles concernent au total plus d’un demi-million de personnes en Suisse.

Les maladies génétiques peuvent être transmises de façon dominante: il suffit que l'anomalie génétique ne touche qu'un exemplaire du gène, hérité d'un des deux parents, pour que la maladie se développe. Ou la transmission peut être récessive: les deux copies du gène, héritées de chacun des parents, doivent être porteuses d'une anomalie génétique pour causer la maladie. 

Le risque de développer une maladie monogénique ou de la transmettre à la descendance est souvent bien défini, en raison du caractère dominant ou récessif des gènes impliqués. Le conseil génétique est donc fondamental pour déterminer si notre descendance ou notre entourage peuvent être concernés.

… Et d’autres fois, ils ne sont que «complices»

On parle de maladies polygéniques lorsqu’elles sont influencées par de multiples variants génétiques qui peuvent avoir des effets minimes ou importants. C’est le cas de maladies communes telles que le diabète, l’obésité, l’hypertension, les maladies coronariennes ou encore l’asthme. Des facteurs comme l'alimentation, le tabagisme ou l’exposition environnementale contribuent également à déterminer la survenue de la maladie.

En raison de la multitude des facteurs impliqués, la probabilité de transmettre le risque de maladie à la descendance est plus faible que pour les maladies monogéniques. Le calcul du risque individuel est aussi plus compliqué à établir mais la connaissance de ce risque permet de mettre en place des actions préventives.

La recherche en génomique a précisément pour objectif aujourd'hui de mieux comprendre et évaluer les facteurs de risques de ces différentes maladies, en étudiant la combinaison des variants génétiques et leur distribution parmi les sujets atteints en comparaison avec des populations saines.

Interview

Quelle est la part génétique des maladies communes?

La professeure Murielle Bochud, cheffe du département épidémiologie et systèmes d’Unisanté à Lausanne, nous explique comment, et dans quelle mesure, une combinaison de variants génétiques peut influencer la survenue de maladies communes, comme le cancer ou les maladies cardiovasculaires, par exemple.

Le cas particulier du cancer

On considère aujourd’hui le cancer comme une maladie du génome. Il résulte d'une série d’altérations génétiques au sein d'une cellule. Celle-ci est alors transformée en cellule tumorale, qui va proliférer de manière incontrôlée et ainsi créer une tumeur.

Le risque de développer un cancer augmente avec l’âge, en raison de l’accumulation d’erreurs génétiques dans les cellules au cours du temps.

  • La majorité des cancers sont sporadiques (75-80%): les dérèglements cellulaires apparaissent spontanément au cours de la vie, éventuellement favorisés par des facteurs externes (par exemple le tabagisme, les radiations, des expositions à des agents chimiques). La descendance d'une personne atteinte n'a pas plus de risque de développer la maladie que la population générale.
  • Environ 15% des cancers correspondent à des formes familiales: on observe une proportion plus élevée de cas de cancer dans une même famille que dans la population générale, sans que l'on puisse déterminer une prédisposition héréditaire. Il est possible qu'une combinaison de facteurs génétiques inconnus à ce jour explique l’histoire tumorale personnelle et familiale.
  • Dans 5 à 10% des cas, le cancer survient dans le contexte d’une prédisposition monogénique: un variant particulier est présent dans un gène précis dès la naissance (plus précisément, dès la conception). Ce variant entraîne une augmentation significative du risque de développer la maladie. Puisque le variant est constitutionnel – c’est-à-dire présent dès la conception et dans toutes les cellules – il y a un risque de transmettre cette prédisposition à la descendance.

Interview

Quel est la part génétique du cancer du sein?

La docteure Sheila Unger, médecin spécialiste en génétique au CHUV, nous explique la part des facteurs génétiques dans le développement du cancer du sein.


Interview

Que se passe-t-il quand on découvre qu’une femme est porteuse de mutations BRCA1 ou BRCA2?

La docteure Sheila Unger, médecin spécialiste en génétique au CHUV, nous explique les mesures de prévention proposées aux femmes qui présentent des mutations BRCA1 et BRCA2.


Interview

Qui doit se faire tester pour les mutations BRCA1 et BRCA2?

La docteure Sheila Unger, médecin spécialiste en génétique au CHUV, nous informe sur les recommandations actuelles pour la prescription d’une analyse des gènes BRCA1 et BRCA2.


Interview

Quels sont les risques de développer un cancer si on est porteur ou porteuse d’une mutation BRCA1 et BRCA2?

La docteure Sheila Unger, médecin spécialiste en génétique au CHUV, nous présente les risques de cancer associés aux mutations BRCA1 et BRCA2. Celles-ci entraînent un risque augmenté de cancer du sein, mais aussi d’autres types de cancers chez la femmes et hommes qui en sont porteurs.